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Qu’est-ce que la relaxation biosynergique (ou Biosynergie) ?
vendredi 12 janvier 2007
Présentation d’une méthode de mieux-vivre aux multiples portes d’entrée.
La biosynergie créée par Y. et J. Ropars est un ensemble cohérent d’outils psycho-corporels de mieux-être à court, moyen et long termes. N’ayant pas de prétention thérapeutique, on peut néanmoins la rattacher au courant des psychothérapies comportementales mais elle permet aussi des changements profonds et durables dans l’économie intérieure de la personne. En sollicitant d’une part le corps dans ses dimensions physique et énergétique, d’autre part le mental, elle dépasse le seul objectif du bien-être à court terme.
Méthode psycho-corporelle qui intègre tous les aspects de l’être, elle permet, au-delà de la santé physique, de se rapprocher de soi et de dépasser certaines difficultés de vivre.
Etat des lieux
Nous vivons dans une société basée sur l’avoir et la consommation. Elle nous pousse sans cesse à acheter et à accumuler : biens matériels, culture, loisirs, amour, argent, produits et recettes qui soulagent ou permettent de "gérer"... Ce qu’il nous est ainsi proposé d’acquérir et de consommer suffit en apparence à satisfaire nos appétits et à combler nos besoins. Mais, dans le fond, cette situation peut générer un véritable mal-être car elle crée une insatisfaction profonde dont la plupart n’ont, il est vrai, pas conscience. Nos besoins ne sont en effet pas forcément ceux que nous croyons car notre éducation et nos conditionnements ne nous ont en général pas appris à les écouter. C’est seulement lorsque leur non-satisfaction devient criante que nous nous penchons, éventuellement, sur les symptômes qu’elle déclenche c’est-à -dire, au bout du compte et avec un peu de chance, sur nous-mêmes...
Du corps à l’être
En profondeur, l’être humain ne reçoit pas le plus souvent la nourriture dont il aurait besoin. Car, qu’il en ait conscience ou non, il lui faudrait fondamentalement être nourri sur cinq plans :
le plan physique, que personne ne contestera mais qu’il néglige bien souvent dans ses aspects même les plus fondamentaux (qualité et quantité de sommeil, d’activité physique, de nourriture et d’eau, ...) ;
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le plan énergétique, méconnu en Occident (ou plutôt oublié, suite à quelques siècles de religion puis de positivisme matérialiste) : c’est celui du «  prana  » des yogi ou des méridiens de l’acupuncture ;
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le plan émotionnel, fortement influencé par tout ce qui touche à l’affectif et aux relations, mais aussi par les pensées et l’environnement (l’art, la nature, la présence de telle personne, ...) ;
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le plan mental, qui gère et produit les pensées et l’imaginaire, y compris les croyances, les systèmes de valeurs, les images et certaines émotions (les peurs excessives, les phobies, ...) ;
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le plan spirituel enfin, qui s’intéresse au sens et à l’essence des choses et des vécus, et qui concerne l’idée même que chacun(e) se fait de l’humain et de la vie.
La télé, les sorties, la sexualité, les anti-dépresseurs, le café, le sport ou le travail à outrance ne sauraient nourrir tous ces plans à la fois, et en tout cas pas de façon équilibrée : d’une part certaines activités, relations, comportements ne comblent pas l’être sur tous les plans, d’autre part beaucoup ne sont pas du tout adaptés à ses besoins profonds.
On peut observer par ailleurs que la façon de respirer et la façon de penser (la vie, le monde, soi-même) sont deux piliers essentiels du bien-être. Pourtant nous respirons mal, pour des raisons liées à notre corps, à nos émotions, au rythme que nous nous imposons, à l’environnement. Et nous pensons souvent «  de travers  » (face à une situation déplaisante, par exemple, nous nous installons d’emblée dans le registre de la plainte ou du dénigrement). Or ces deux actes sont inconscients pour l’essentiel. Il est donc nécessaire de faire une démarche consciente et volontaire pour les repérer puis mettre en route les gestes qui vont permettre un réajustement. Pour celui ou celle qui s’en approche, la surcompensation (par surconsommation de tel ou tel «  produit  » de la société) devient sinon inutile, en tout cas moins emprisonnante ; c’est un pas vers la liberté fondamentale - que l’être peut légitimement rechercher - qu’il est alors possible d’effectuer là .
Face à ces décalages et ces malentendus qui amènent l’être à se glisser dans des vêtements qui ne lui vont pas bien et peuvent l’entraver à tel point qu’ils finissent par le tuer à petit feu, une gamme impressionnante d’approches s’offre de nos jours à qui veut «  trouver chaussure à son pied  ». La seule condition est d’avoir un vrai désir de la trouver.
Une synergie pour la vie
La Biosynergie®, méthode qui prend place dans le vaste ensemble des approches à dimension psycho-corporelle, est de celles-là . Synthèse d’outils à actions corporelle et mentale, elle se fonde d’abord sur des techniques de relaxation. Méconnue, car discrète et médiatiquement peu valorisée, elle propose un parcours structuré et doux qui agit en profondeur et qui fonde sa cohérence sur la volonté de ses concepteurs [1], d’une part de faire constamment des ponts entre recherches occidentales et tradition orientale [2], d’autre part d’œuvrer dans le sens de l’autonomie de la personne.
Etymologiquement le terme «  bio-synergie  » évoque une «  synergie de techniques au service de la vie  », et c’est bien de cela dont il s’agit ! Pour en avoir une idée, il suffit de jeter un regard du côté de ses champs d’application : ressourcement, gestion du stress et de la douleur, aide à l’accompagnement en fin de vie, développement des capacités de concentration et mémorisation, augmentation de la confiance en soi, amélioration des fonctionnements physiologiques de base (respiration, sommeil, ...) et du système neurovégétatif (qui gère nos fonctionnements physiologiques réflexes et pilote nos réactions émotionnelles), augmentation de la maîtrise des émotions, aide à la régulation des relations et des conflits, ... Pratiquer la Biosynergie, c’est s’approprier un corpus d’exercices visant à un mieux-être physique et mental. C’est aussi entreprendre une démarche de prise en main globale de sa santé et développer une meilleure connaissance de soi-même. Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses intérêts, la biosynergie contribue à modifier le regard que l’on pose sur soi-même, les autres et le monde. Intégrée dans la pratique quotidienne en tant qu’hygiène de vie (donc pratiquée régulièrement), elle accroît la capacité à répondre de façon créative aux situations du quotidien, procure une aide substantielle dans la gestion de toutes les difficultés que la vie ne manque pas de mettre sur notre chemin et constitue notamment un moyen agréable et efficace de prévention de toutes les pathologies liées au stress.
Son apprentissage est en outre gratifiant et sécurisant grâce à une palette d’outils variés - souvent simples à utiliser - dans lesquels la personne va choisir ce qui lui convient le mieux : relaxation en position allongée, yoga de l’énergie [3], techniques respiratoires et mouvements coordonnés au souffle, méthode Vittoz [4], visualisations, ... En pratique de groupe, il est possible de combiner et prolonger ces techniques avec des moments plus ludiques ou orientés vers l’expression (jeux, dessin, expression sonore, danse, ...).
Comme la sophrologie [5], la biosynergie utilise donc des techniques issues pour une bonne part de l’Orient, combinées avec des outils récents élaborés en Occident dans le but d’agir sur la conscience. Contrairement à la sophrologie, et bien qu’elle puisse opérer en profondeur, la biosynergie ne prétend en revanche pas être une thérapie mais un enseignement de techniques que la personne s’approprie en fonction de ses besoins et capacités.
Conscience oblige
Nous savons que notre cerveau peut émettre quatre types d’ondes qui déterminent quatre états de conscience :
les ondes dites «  Bêta  », caractérisant l’état de veille habituel, avec une attention tournée vers l’extérieur et une sollicitation prépondérante de l’hémisphère gauche du cerveau ;
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les ondes «  Alpha  », correspondant à un état de repos sensoriel, à l’endormissement, au rêve éveillé et aux premiers états de relaxation, avec une place plus grande faite à l’hémisphère droit du cerveau ;
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les ondes «  Thêta  », émises par le cerveau lors du sommeil léger et des états de relaxation profonde et du yoga Nidra (dont s’inspirent nos techniques de relaxation occidentales) ;
les ondes «  Delta  », correspondant au sommeil profond.
C’est pour cette raison qu’il est fréquent de s’endormir lors d’une relaxation guidée en position allongée et si aisé, avec un peu de pratique, d’entrer dans le sommeil et de se préparer à une bonne nuit en pratiquant une brève relaxation ou visualisation le soir au coucher.
Lors du travail en relaxation et en visualisation nous sommes donc à la lisière du sommeil, dans un état de conscience sciemment modifié qui est au minimum l’état Alpha et le plus souvent l’état Thêta. Dans cet état, dit «  sophroliminal  », les portes de communication entre conscient et inconscient s’entrouvrent, la porosité entre ces deux espaces et en tout cas plus grande, et la personne les franchit à son gré en fonction de ses limites du moment car, dans ce travail, rien n’est forcé. Là , les barrières mentales sont moins fortes, la souplesse de circulation des pensées ou des images est plus grande, l’imagination est stimulée (ou simplement réveillée). Dans cet état d’extrême acuité de conscience, associé à une détente contrôlée du corps, les apprentissages sont plus faciles, les prises de conscience sont favorisées, des réajustements surviennent spontanément, et le corps comme le mental trouvent d’eux-mêmes l’espace pour se ressourcer. Cela permet de traverser en douceur des étapes de changement, et de déprogrammer ou reprogrammer certains schémas de fonctionnement dans une direction plus en phase avec les aspirations de l’être.
Tout à gagner !
Une telle démarche procède d’une nécessité intérieure, à un moment donné : celle de faire des choix pour retrouver le juste cap. Au-delà d’une approche globale du bien-être et du plaisir, elle constitue une opportunité de croissance et de conscience, et nécessite d’avoir acquis de la maturité, autrement dit d’avoir vécu et souffert. Que peut-elle donc apporter ? D’une part et de façon globale, une meilleure gestion du stress (dans ses effets négatifs), des émotions, de la relation à soi-même et aux autres, et une aide modeste mais réelle à une meilleure santé. D’autre part une capacité à accepter et assumer son corps, à identifier puis mieux prendre en compte ses besoins, à clarifier ses valeurs, enfin à affirmer davantage et plus aisément qui l’on est, dans son identité comme dans ses choix.
J’ajoute une chose : cette démarche attire en majorité des femmes et cela n’est guère étonnant. On peut identifier plusieurs raisons à cela. En voici trois :
les femmes sont souvent plus réactives au stress, ou de façon plus visible, et le gèrent d’une manière qui provoque moins de décompensations graves que chez les hommes mais davantage de symptômes inconfortables ; elles sont donc davantage portées à s’orienter vers des choix qui les soulagent ;
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elles sont en général plus attentives à leurs ressentis, à leur corps et à leurs besoins que les hommes, car plus tournées vers l’intérieur ; elles ont donc plus souvent qu’eux le minimum d’écoute intérieure nécessaire à la mise en route d’une démarche de ce type ;
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enfin ce sont elles, je veux le croire, qui portent les aspirations, la nécessité intérieure et la sensibilité d’où viendront les changements profonds dont notre société a besoin, lesquels passent par une plus grande conscience de soi et une meilleure capacité à contrôler ses émotions et à établir une paix intérieure durable...
[1] Janine et Yves Ropars créèrent l’école ISTOR dès 1974 après plus de vingt ans de recherche et le terme Biosynergie fut déposé en 1982.
[2] Tradition à la triple dimension corporelle, énergétique et mentale dont procèdent toutes les techniques de relaxation pratiquées en Occident.
[3] Yoga élaboré par des occidentaux et visant à établir des chemins de traverse entre les principes du hatha-yoga (yoga de postures d’origine indo-tibétaine) et ceux de la médecine énergétique chinoise (méridiens).
[4] Créée par le Dr Roger Vittoz, médecin suisse (1863-1925) qui, au contraire de S. Freud, a exploré le conscient et mis au point des exercices très simples de «  contrôle cérébral  » qui se sont avérés suffisamment efficaces auprès de certains patients pour leur éviter la psychiatrisation.
[5] Plus connue notamment grâce à sa pénétration dans les milieux médicaux et sportifs.